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L'Écho des cabanes
9 février 2015

Quelquefois, Zig et moi sommes sujets à des

Quelquefois, Zig et moi sommes sujets à des bouffées de nostalgie qui nous affectent variablement: pour ma part, cela fera bientôt quatre ans que je ne suis pas retournée en France, et certaines choses me manquent. Mais il suffit de discuter avec tel ou telle au téléphone, et d'entendre au bout de quelques minutes : "Revenir en France ? Mais t'es pas un peu folle ! Reste donc où tu es, et attends qu'on vienne vous voir ! "

Oui mais... Si même un film d'auteur tourné à Tonnerre au mois de décembre me fait soupirer, c'est que le mal est plus profond !

Alors j'ai trouvé la parade: nous n'avons pas la télé, mais nous avons Tout TV, et là on trouve des films et des documentaires qui nous servent à nous rappeler pourquoi nous sommes ici - et comme nous n'y sommes pas si mal ! Par exemple hier nous avons regardé une série sur la pauvreté au Canada. C'est une sorte de programme de "téléréalité propre", qui montre deux personnes parfaitement ordinaires: une jeune femme issue de la classe moyenne, tout juste sortie de ses études universitaires, et un cadre sup' . Tous deux se sont portés volontaires pour vivre le quotidien de personnes contraintes de survivre pendant deux mois avec un chèque mensuel de subsistance de 500 $, sans carte de crédit, sans carte de téléphone, sans amis pour leur venir en aide, et en étant expédiés dans une ville dont ils ne connaissent rien. Alors oui, il y a de quoi frémir - mais on rencontre aussi de belles âmes, des gens capables de mettre en place des structures et de réaliser des idées généreuses... cette émission apporte un réconfort inespéré quand on doute de la valeur humaine.

Et puis à l'heure du lunch, au bureau, j'ai découvert Papa à la chasse aux lagopèdes: patientez une dizaine de minutes, le temps que ça démarre, et comme moi sans doute vous serez emportés par cette histoire qui réunit le Grand Nord, les thèmes de la culpabilité et de la rédemption, et une leçon de finance pour les nuls assez savoureuse. Le cinéma québécois est plein de sève, et il y a de quoi réfléchir.

*            *

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Maintenant, causons sérieusement: d'après l'exhaustif exposé du billet précédent, il est clair que je ne fonde guère d'espoirs dans une carrière d'enseignante au collégial - d'où réflexion, revirement, adaptation. Je commence dès demain une formation destinée aux gens comme moi qui ont des tas d'idées, qui brûlent de créer leur entreprise et qui n'osaient pas le faire. J'en dirai plus sur mon projet dans quelques semaines: pour le moment, motus !

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Henri Beau - Winter, Byward Market

 

Henri BEAU (1863-1949) - Winter, Byward Market

 

 

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Commentaires
B
Ah ! Il y a deux moments cruciaux : 4 ans et 7 ans. Oui bon, il y a des hésitations au début aussi, mais la nostalgie du pays, c'est 4 ans et 7 ans d'après mes connaissances ... certaines ont tenu bon, d'autres ont craqué.<br /> <br /> Cela dit, quelle que soit l'issue, un voyage comme ça transforme définitivement.<br /> <br /> <br /> <br /> Je sais pourquoi je suis rentré (au bout de 18 mois, hein, pas 4 ans). Il faut dire que je n'avais pas vraiment eu le projet de partir, mais bon, je me suis posé des questions quand même.<br /> <br /> J'hésite d'ailleurs en ce moment même à aller vivre en Nouvelle Zélande. Mais je prospecte plutôt dans l'idée d'un long séjour, genre échange de services.<br /> <br /> <br /> <br /> Bon, quant à l'éducation, je ne suis pas aussi braqué que tu sembles l'être par la notion de compétence. Le point est qu'il y a deux choses qui font que ces idées sont difficiles à mettre en place :<br /> <br /> - une compétence est plus exigeante qu'une connaissance et, de facto, la requiert ... mais malheureusement afin d'arriver à satisfaire les indicateurs on sacrifie des étapes ;<br /> <br /> - une compétence arrive avec une liste et non un cadre, c'est-à-dire qu'on dénie le droit de l'interpréter, de la rendre vivante ... et ce faisant on la rigidifie, on lui fait perdre toute âme pour au final arriver à un contresens.<br /> <br /> Maintenant, quand on enseigne, on fait avec ce qu'on est et donc on transmet ce qu'il semble important de transmettre.<br /> <br /> Je suis très triste qu'un taux de variations fasse perdre connaissance à une trop grande partie de mes concitoyen(ne)s, mais si je peux au moins les sensibiliser à la rigueur et à la créativité, à l'autonomie et à la pensée rationnelle, à la puissance du doute et de la métaphore ... alors mon enseignement aura servi à quelque chose. Peut-être même que, chemin faisant, la nécessité de comprendre une dérivée se fera jour, aussi clairement que la transparence d'un tableau de Toffoli. ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> Cela dit, l'important est d'avoir des projets et d'aller jusqu'au bout. En espérant que nos chemins se rencontrent encore quelques fois ! Bises à vous cinq (et plus).
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