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L'Écho des cabanes
3 février 2012

Dilemme et découverte

D'abord, le dilemme. Il fallait s'y attendre. Après Léonard, qui dès l'âge de 4 ans connaissait son alphabet et savait lire à la perfection à 5 ans (ce qui m'avait valu un entretien aussi houleux que mémorable, dès le lendemain de la rentrée au CP, avec son enseignant courroucé), après Iris qui a suivi le même parcours, notre Jojo découvre les joies de la vénérable méthode Boscher. "L'eau du lac fait tourner le moulin", "le facteur porte le journal", "le cheval tire la charrue", "la cabane du sabotier", "Julien fauche son foin"... Tout un monde disparu. Je déteste notre triste modernité, les moissonneuse-batteuses, la téléréalité, la Poste devenue Banque postale, les vaches nourries avec des granulés et les godasses en plastoc fabriquées en Chine dans les conditions qu'on connaît. Bref, Jojo saura lire avant d'entrer à la grande école, et ce sera encore notre faute.

Mes livres de petite fille m'ont suivie de place en place, je les ai toujours gardés près de moi, comme de consolants fétiches. Voilà pourquoi, même si nous lisons avec Joséphine des ouvrages spécifiquement désignés pour les enfants, il nous arrive de faire des choix ambitieux et de lire des textes qui nous tiennent en haleine pendant une semaine ou deux, à raison d'une dizaine de pages chaque soir. Ainsi L'oiseau bleu, tiré du merveilleux album Il était une fois... vieux contes français, Flammarion, 1951 et illustré par Adrienne SÉGUR

AS IEUF C2 (250)

Hier soir, nous avons terminé Casse-Noisette de HOFFMANN, même illustratrice, même éditeur, mais dans une savoureuse version traduite par Alexandre DUMAS, rien de moins.

9782081624221FS

Et la langue de DUMAS, astucieuse, légère, rythmée, nous a emballés aussi efficacement que notre Jojo, mais peut-être pas pour les mêmes raisons. Chacun fait son miel. Ainsi il est peu probable qu'elle ait goûté comme nous les menues interventions que s'est autorisé le traducteur, comme celle que voici: dans L'Histoire de la noisette Krakatuk et de la princesse Pirlipate, le roi promet une récompense à celui qui sera capable de casser la noisette avec ses dents :

C'est dans une circonstance pareille seulement qu'on peut apprécier tout ce qu'un royaume contient de mâchoires. (...) Cette seconde épreuve fournit cinq mille concurrents. Tous les corps savants d'Europe envoyèrent leurs représentants à cet important congrès. On y remarquait plusieurs membres de l'Académie française, et, entre autres, son secrétaire perpétuel, lequel ne put concourir, à cause de l'absence de ses dents, qu'il s'était brisées en essayant de déchirer les oeuvres de ses confrères.

et encore ceci :

(...) l'astronome de la cour, qui était en même temps grand augure et grand astrologue, craignant qu'on ne supprimât sa charge comme inutile, s'il ne donnait pas son mot dans cette affaire, prétendit avoir lu dans les astres, d'une manière certaine (...)

Ce soir, on commence La Reine des Neiges.

Pour les inconditionnels d'Adrienne Ségur , allez voir ça.

Et voici la découverte du jour : je ne saurais trop vous recommander de faire un tour chez Béatrix, (une Bourguignonne, en plus !), son blog montre des illustrations de contes de fées absolument merveilleuses.

Bonne fin de semaine à tous. Pour nous, au programme : enregistrer une démo d'émission à soumettre à Radio Canada, j'en dirai plus là-dessus lorsque nous aurons terminé.

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