Concert numéro 1

Oui, numéro 1, car nous allons enchaîner un trio de concerts répartis sur trois soirs. C'est ainsi que nous sommes allés applaudir hier Jane Birkin. Ça se passait au Métropolis, une salle ouverte en 1884 et qui était utilisée en hiver comme piste de patinage et comme théâtre en été. Ravagé par deux incendies, le Métropolis fut reconverti en théâtre puis en cinéma en 1923 puis redevint un théâtre puis à nouveau un cinéma (érotique) au début des années 60, puis une discothèque. Depuis 1997 c'est une importante scène musicale de Montréal.

Entourée de quatre musiciens japonais (batterie - trompette & trombone - violon - piano) elle revisitait des chansons de Gainsbourg. Mais il s'agissait aussi d'associer à cette prestation une levée de pétitions pour Amnesty International et de fonds destinés à des hôpitaux au Japon pour conjurer les traumatismes subis par les enfants vicimes du tsunami en leur offrant des instruments de musique.

Chère et paradoxale Jane Birkin: gauche comme une adolescente et gracieuse comme une jeune fille, drôle, affectueuse, élégante quoique vêtue d'un pantalon flou et d'une chemise blanche un peu en vrac, mais capable de dissimuler une solide nature derrière ce filet de voix étiré jusqu'à l'inintelligibilité... L'émotion transportant le public, mon voisin a écrasé une larme sur La ballade de Johnny Jane et nous avons tous frissonné avec La Chanson de Prévert, Amours défuntes et aussi Baby alone in Babylone, rien que des classiques. (Je signale que mon voisin était aussi mon mari-chéri).

Depuis hier, j'ai La Gadoue dans la tête, c'est terrible, mais le texte est de circonstance pour nous :

Il fallait venir jusqu'ici

Pour jouer les amoureux transis

Et patauger dans la gadoue...

CAR IL NE NEIGE TOUJOURS PAS ! À peine quelques floconnets indécis hier. Donc la gadoue, la gadoue, la gadoue !